2. BMW M2 (2023)  - Sur route : impossible de trouver les limites

Après autant de notions théoriques, il est temps de passer à l'épreuve pratique. Au menu du jour, de la « highway » américaine, bien large, bien droite et forcément bien limitée. Certes, la police locale paraît plus souple que la nôtre pour les (petits) excès de vitesse, mais n'allez pas trop les titiller quand même ! Bref, pour juger des qualités moteur et châssis de notre sportive du jour, il faudra attendre les premiers lacets dans les montagnes régionales. Du test sur circuit ou routes fermées ? Rien ! Nous avions pourtant l'habitude, pour les essais de la famille M, de nous retrouver sur piste. Ici, rien de cela et les responsables de l'organisation de rétorquer que nous aurions bien assez de ce parcours « fantastique » pour jauger des qualités de la bête. Étrange quand, chez BMW, on nous dit que de nombreux propriétaires de ces M2 roulent régulièrement sur circuit, surtout aux USA, en Angleterre ou encore en Allemagne. Soit. Il aura donc fallu s'y faire et tenir compte des conditions de route, avec un peu de sable, et parfois même de petites plaques de givre çà et là.

Un mot d’abord pour l'excellent maintien des sièges baquets. Clairement, BMW sait y faire. La position de conduite est parfaite, avec une assise basse comme on aime, loin des hauteurs des SUV ! L'acheteur aura le choix entre trois types de sièges : Sport, M Sport et M Carbon. Ces derniers, en option, font gagner près de 11 kg à l'auto, et 6 de moins encore si vous optez pour le toit du même carbone. Notez que le Pack Performance les associe pour la bagatelle de 15 000 € supplémentaire. Démarrage. Le 6 en ligne bi-turbo s'ébroue bruyamment, puis retrouve rapidement une sonorité discrète qui peut être accentuée via le bouton ad hoc. Notre exemplaire d'essai était doté de la boîte auto « M Steptronic » huit rapports, fantastique en tout point. Pour les nostalgiques, une boîte manuelle 6 est disponible au même prix.

Premiers hectomètres réalisés en zone urbaine, le confort est au rendez-vous. Les ralentisseurs sont pris sans soubresauts et les manœuvres sont réalisées avec facilité, même si le rayon de braquage limite les mouvements en zones étroites. Moteur à température, il est temps de pousser une première accélération. C'est franc et linéaire, mais encore très policé puisque nous sommes toujours en mode « normal ». En modifiant quelques réglages, ou simplement en passant sur le "S" de la Steptronic, les premiers frissons surviennent…

Pour monter le niveau d'adrénaline, encore quelques kilomètres de patience. Voici les premiers enchaînements de virages. Mode Sport, temps de passage des vitesses réduits et manipulation des manettes au volant. Le rythme s'accélère franchement et, il faut bien le constater, le travail des ingénieurs châssis est bluffant ! Impossible d'aller titiller les limites vu l'essai sur routes ouvertes, mais cet engin de presque 500 chevaux se conduit comme un vélo ! À une nuance près : la prise de poids semble avoir eu une petite influence sur le comportement en détente/compression des suspensions. Sur certains passages bosselés et en changement d'appuis, on sent qu'il y a fort à faire pour maîtriser l'embonpoint. Ceci étant, c'est encore plus équilibré que sur la version précédente, grâce à un train arrière mieux guidé et à une suspension adaptative « M SelectDrive », qui réalise un travail remarquable. Selon BMW, des capteurs permettent ainsi de maximiser la motricité en réagissant aux mouvements de la voiture. Un différentiel actif est également relié au système de contrôle de stabilité, cela pour limiter le patinage en sortie de virage. Mention spéciale aux freins surdimensionnés (étriers 6 pistons aux 4 roues), qui parviennent à maîtriser les performances dantesques de la nouvelle M2. Rappelons, pour les distraits, que nous sommes bien sur une stricte propulsion. Il n'y aura d'ailleurs pas de version quatre roues motrices, qui ne collerait pas à l'ADN d'un tel engin, nous a-t-on confirmé du côté de BMW.

Pas de circuit donc, mais rassurez-vous, nous la confirons prochainement à Soheil Ayari...