2. Ford Mustang (2024) - Sur la route : un gros chat bien agrippé
L’appui sur le bouton rouge "Start Engine" donne immédiatement le sourire. Le glouglou du V8 s’immisce directement dans l’oreille comme pour mieux s’imprégner. Inutile de s’attarder sur les fonctions du système multimédia Sync4... Réglage du (grand) volant, de l’assise un peu haute, passage de la première et laissons le gros chat logé sous le capot s’exprimer. Les premiers tours de roue s’effectuent avec facilité : l’embrayage ne nécessite pas 20 kg de pression, la commande de boîte quoiqu’un peu ferme se laisse rapidement faire et le gabarit, pourtant imposant, s'apréhende plutôt facilement.
Ce dernier point à son importance puisque c’est la route Napoléon, en partie, qui sert de terrain de jeu. Tortueuse et offrant des paysages magnifiques, cette nationale présente aussi des portions peu larges. Pourtant, c’est davantage la météo qui inquiète, la pluie s’est invitée et le brouillard guète. Il est donc préférable de manipuler la pédale de droite avec délicatesse.
Finalement, il n’est pas contre-indiqué d’ouvrir en grand les papillons des gaz, à condition toutefois d’avoir les roues droites. Le V8 s’avère d’une grande douceur, voire presque timide en bas du compte-tours, et les pneus Pirelli P-Zero en 275 mm de large à l’arrière assurent un grip important. Bien sûr, en forçant un peu le trait, le train arrière peut signer de belles virgules…
C’est davantage au-dessus de 4 500 tr/min que le Coyote se réveille réellement. La poussée devient franche et l’allonge de ce bloc paraît sans fin, le tout dans un bruit grave et enivrant. La santé de ce moteur s’accompagne heureusement d’un train avant directeur, d’une direction communicative et d’un train arrière stable. Il est dommage que les suspensions pilotées (option à 2 100 €) ne suivent pas le rythme. Que ce soit en mode Normal ou Sport, l’effet de pompage, notamment à l’arrière, altère la stabilité. De plus, le confort n’est pas moelleux pour autant, même si on ne peut qualifier cette Mustang GT d’inconfortable.
Une Dark Horse plus communicative
Malgré le format court de cet essai, nous avons pu prendre le volant de la Dark Horse. Sa fiche technique ne laisse présager de grosses différences, et pourtant les évolutions sont immédiatement perceptibles. La plus grande concerne les suspensions : caisse nettement mieux maintenue, meilleure absorption des irrégularités de la route, stabilité plus grande, la Mustang est transfigurée. Cette Dark Horse invite naturellement à hausser le rythme et ce n’est pas le moteur qui refroidit les ardeurs, bien au contraire. Malgré des performances presque identiques à celles de la GT, son caractère est tout autre. Plus vigoureux en bas du compte-tours, sa hargne est encore plus forte dans les montées en régime et sa sonorité plus marquée, un vrai régal.
Cette "méchante" Mustang adopte également une boîte mécanique spécifique dont le maniement est un peu plus ferme, mais tout aussi agréable, et un différentiel qui "gratte" davantage dans les épingles serrées, et laisse s'échapper plus franchement le train arrière à la réaccélération.
Avec une masse importante de plus de 1 800 kg et un moteur à la santé de fer, le freinage doit se montrer à la hauteur. La configuration de la route et la météo délicate n’incitaient pas aux freinages tardifs, mais en aucun cas l’ensemble plaquettes et disques n’a montré des signes de fatigue.
Moins confortable au quotidien et plus chère de 12 000 € (à partir de 71 300 €). par rapport à la GT, cette Dark Horse en offre bien plus en sensation.
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