Mercedes G580 électrique & G63 AMG (2024) : tradition, perversion et passion (Essai vidéo)
Toujours vivant après 45 ans d'une carrière pendant laquelle il est passé du statut de baroudeur rustique à celui d'icone élitiste, le Mercedes Classe G permet de faire des choses inimaginables même si ses propriétaires n’exploitent qu’une partie infime de ses capacités très spéciales. Il se vend comme des petits pains et on comprend pourquoi. On a pris le volant de l'inédit G580 électrique puis de sa déclinaison thermique extrême G63 et on s'est parfois retrouvé dans des positions étranges.
Sommaire
Note
de la rédaction
14,7/20
Note
des propriétaires
EN BREF
Essence ou électrique
De 168 501 à 203 851€
Avec ou sans malus écologique
De 449 à 587 ch
Vous en connaissez beaucoup, des voitures encore au catalogue 45 ans après leur apparition sur le marché ? Attention, on ne parle pas de générations successives du même modèle mais bien de la même base châssis. Car même si le Mercedes Geländewagen commercialisé pour la première fois en 1979 a beaucoup évolué depuis cette date (devenu « Classe G » en 1990 puis très profondément amélioré en 2018), il reste quasiment conforme aux cotes originelles du tout-terrain allemand (dans sa version longue) et à son principe technique initial, visant à offrir les meilleures capacités de franchissement possibles.
A l’origine, donc, ce Mercedes tout carré visait donc d’avantage les bourbiers militaires ou campagnards que les devantures de palaces où s’entassaient déjà les Range Rover à la fin des années 70. On le connaît d’ailleurs chez nous sous le nom de « Peugeot P4 », construit sous licence par la marque de Sochaux entre 1982 et 1992 pour servir l’armée de terre française, les pompiers et les gendarmes. Très vite, pourtant, il a commencé à jouer les esthètes grâce à sa remarquable carrure.
L’exemplaire bleu en châssis court cabriolet de 1989 que nous avons pu essayer en marge de cette présentation possède bien un rugueux cinq cylindres en ligne diesel de 3,0 litres développant à peine moins de 80 chevaux (version 300 GD), offrant des performances modestes et des vibrations à la hauteur du volume sonore dans l'habitacle. Sauf qu’il reste tout de même (un peu) moins horrible à conduire sur la route qu’un Land Rover Defender de la même époque et surtout, il ressemble à une vraie gravure de mode avec son style de cabriolet de plage aux teintes pastel. Avouez qu’il vous ferait passer l’envie d’acheter une Mehari ou une Mini Moke pour aller balader l’été !
Puis il s’est lentement laissé glisser vers l’opulence et la luxure. Devenu officiellement « Classe G » en 1990 avec une grosse mise à jour technique, il a remplacé son pont avant enclenchable (façon Jeep Wrangler ou Suzuki Jimny) par une vraie transmission intégrale permanente en adoptant, pour la première fois, les trois fameux blocages de différentiel (arrière, avant et central) commandés via trois boutons sur la console centrale. Il en profitait aussi pour tapisser son intérieur de cuir et de bois au lieu des habillages minimalistes du précédent Geländewagen. En 1993, il passait pour la première fois au V8 en 1993 et carrément à la version 55 AMG en 2005. Ainsi gréé, il coûtait déjà beaucoup plus cher qu’un Porsche Cayenne de base !
En 2012, il allait encore plus loin en se déclinant à la fois dans des versions G63 et G65 AMG, respectivement dotées d’un V8 bi-turbo 5,5 litres de 544 chevaux et d’un V12 bi-turbo 6,0 litres de 612 chevaux ! Mais il faudra attendre quelques années de plus pour découvrir ses variantes les plus décadentes : le monstrueux G63 6X6 de 2013 dérivé d’un modèle militaire autrichien, puis les G500 4X4 « Square » et G650 Landaulet Maybach. Mais plus le G s’enfonçait dans l’extravagance, plus il plaisait aux clients.
Voilà comment, plus de quatre décennies après sa création, le 4x4 pur et dur de Mercedes se vend à plus de 40 000 exemplaires chaque année dans le monde. Oui, ce tout-terrain élitiste dont le prix d’achat moyen dépasse probablement les 150 000€ se vend mieux que la Porsche Taycan électrique ! Passé par sa plus importante mise à jour technique en 2018 avec l’arrivée d’un inédit train avant indépendant améliorant grandement son efficacité routière (mais sans abandonner le châssis-échelle), le voilà encore amélioré aujourd’hui avec un travail principalement axé cette fois sur son offre de motorisations.
Thermique ou…électrique !
Vous trouvez qu’il ressemble à l’ancien ? Rien de plus normal puisque cette allure si particulière de brique géante contribue directement à son sex appel auprès de la clientèle (et je me garderais bien de les juger en ressentant moi aussi une forme d’admiration perverse pour cet engin). Ses cotes n’évoluent que très peu par rapport au modèle lancé en 2018 et il faut regarder du côté de la calandre, des boucliers, des optiques et des jantes pour le distinguer dans le détail. L’inédite version électrique G580 s’en différencie davantage avec sa calandre noire au cerclage éclairé (façon Seat Bocanegra de l’ancien temps avec un peu d’imagination mal placée). Cette dernière bénéficie d’ailleurs d’éléments aérodynamiques spécifiques pour dégrossir son Cx (capot plus haut, arches latérales du pare-brise rabotées, ouvertures dans les ailes arrière…) et le faire tomber à 0,44 quand le Classe G thermique ne sait pas faire pas mieux que 0,53.
A l’intérieur, le « nouveau » G modifie légèrement sa planche de bord au niveau de la partie basse de la console centrale et améliore surtout son interface numérique avec l’arrivée du MBUX dernier cri au lieu de l’ancien système (avec aussi de nouveaux équipements notamment pour la pratique du tout-terrain comme un « capot transparent »). Le design reste très carré, la garde au toit abonde (normal avec un véhicule qui frise les deux mètres de haut !) mais l’assise assez verticale aux places arrière tranche toujours avec l’univers des SUV modernes. Ultra-luxueux dans sa finition et ses options de personnalisation (le catalogue G-Manufaktur permet d’aller quasiment aussi loin que chez Rolls-Royce en la matière !), ce Classe G ne mesure jamais « que » 4,62 mètres de long (4,86 mètres avec la grosse roue de secours arrière). Grâce à sa caisse toute cubique, il revendique tout de même 620 litres de coffre en version électrique (640 en thermique). Allez, on grimpe à bord.
Chiffres clés *
- Longueur : NaN m
- Largeur : NaN m
- Hauteur : NaN m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 640 l / 2 010 l
- Boite de vitesse : Auto. à 9 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 248 g/km
- Malus : 60000 €
- Date de commercialisation du modèle : Mars 2018
* A titre d'exemple pour la version IV 3.0 G 500 AMG LINE 9G-TRONIC.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
Photos (41)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération