Essai - Skoda Octavia 1.0 TSI 116: dans le mille (ou presque)

Au sein du groupe Volkswagen, Skoda peut être qualifié d'homme en forme. Non que les autres marques déméritent, mais les résultats du constructeur tchèque ont de quoi faire saliver: après d'excellents exercices 2014 et 2015, marqués par des ventes mondiales supérieures au million d'exemplaires,  le premier trimestre 2016 aura battu les records avec 276 600 voitures vendues, en hausse de 4,3% par rapport à l'année précédente. Chiffre d'affaires et bénéfices surfent la même vague, avec des hausses respectives de 6,4 et...30,2%! A Mlada Boleslav, siège du groupe, on a le sourire...et on parvient même à passer entre les gouttes du Dieselgate!

C'est dans ce contexte positif que Skoda enrichit la gamme de sa locomotive l'Octavia (qui en avril s'est mieux vendue à l’échelle mondiale que les Fabia et Rapid réunies) avec un moteur essence 1.0 TSI de 115 ch, le même que celui qui anime depuis peu les Volkswagen Golf et Audi A3. Oui, vous avez bien lu: un petit litre de cylindrée, avec trois pistons pas beaucoup plus gros que ceux d'un scooter pour animer une familiale 5 places, et dont les capacités de chargement ne sont pas la moindre des qualités. Le downsizing, pratique consistant à réduire la cylindrée pour amoindrir consommation et émissions polluantes, toucherait-il ses limites?

Un peu court, jeune homme

Sur le papier, et à la lecture des chiffres fournis par Skoda, la greffe du bloc 1 litres 115 ch en remplacement du 4 cylindre 1.2 110 ch ne présente que des avantages. Les 200 Nm de couple sont disponibles dès 2 000 tr/mn, l'auto atteint les 100 km/h en 9,9 secondes (et un dixième de plus quand le moteur s'accouple à la boîte auto DSG à double embrayage), et la consommation moyenne s'établit à 4,5 l/100 km, soit 8% de moins que le bloc 1.2. Du moins s'agit-il d'une donnée officielle, car au terme de notre essai de 150 km mêlant autoroute et réseau secondaire, nous relèverons pour notre part une moyenne de 6,1 l/100 km à l'ordinateur de bord, ce qui reste très raisonnable. De plus, un adepte de l'éco-conduite obtiendra sans trop forcer son talent une valeur inférieure. 

A cela s'ajoute l'absence de vibrations et une insonorisation bien maîtrisée, que pimente avec juste ce qu'il faut de discrétion un ronronnement typique des moteurs 3 cylindres dans les phases d'accélération. On atteint les 130 km/h réglementaires (soit 72 km/h en dessous de la vitesse maxi) en silence, et la vie est belle... Cela pourra se compliquer sur le réseau secondaire où, trop optimiste lors d'un dépassement (cela arrive…), vous devez vous rabattre rapidement parce qu'un autre véhicule arrive en face. Dans cette situation, malgré un écrasement en règle de l'accélérateur qui s’accompagne d’une parfaite réactivité de la boîte DSG, le moteur ne peut alors donner que ce qu'il a, et manque alors d’énergie pour une voiture qui, si elle pèse à peine plus de 1200 kilos à vide, s'apprécie aussi en charge et en famille… Bref, si cette Octavia apparaît bien calibrée dans la plupart des conditions de circulation, elle manque juste un peu de ce couple et de ce souffle qui sécurisent mieux nos trajets. Dans ces conditions le choix du bloc essence 1.4 TSI 150 ch nous semble plus judicieux malgré les 1 540 € supplémentaires réclamés. Les aficionados du diesel (encore nombreux) pourront opter pour le TDI 110 affiché 2 130 € de plus, encore que ce surcoût semble assez démesuré compte tenu du faible appétit du bloc TSI 115. 

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Pour le reste, on retrouve les qualités qui assurent le succès de l'Octavia: design sobrement élégant, habitacle à la finition sans faille, capacités d'accueil exemplaires à l'avant comme à l'arrière, confort de bon aloi, direction précise et à la consistance agréable, comportement routier toujours sécurisant et coffre de grande capacité, qui plus est accessible par un hayon alors que la berline reste une trois volumes. La « simplicité intelligente » chère à Skoda trouve ici tout son sens. De fait, l'Octavia représente l'illustration parfaite de la bonne berline. Tout simplement.