3. Routes & restos, Hemera & virolos

Être possesseur d'une PGO revêt plusieurs avantages. Comme expliqué précédemment, l'emplacement de l'usine n'a rien d'une zone industrielle déprimante, les alentours sont un appel au don … de soi et lorsque vous participez à la première Ronde organisée, vous pouvez déjeuner avec le patron. Faites ça avec Renault, vous n'êtes pas prêt de trinquer avec Carlos Ghosn en lui expliquant que la lumière de votre plafonnier ne fonctionne plus ! Ici, c'est possible (sauf que la superbe lumière du plafonnier fonctionne) et tout se passe dans une bonne humeur assez contagieuse.

Jean-Marc Ivens, ancien pilote usine Peugeot Sport dans les années 80, fut le GO ou plutôt le JO, Joyeux Organisateur plutôt que Gentil (dans la région, ça ne se dit pas). L'homme, absolument extraordinaire d'énergie, de bonne humeur, a une quantité infinie d'anecdotes à raconter sur les rallyes du coin et sur le PTS de l'époque. Un pur régal pour qui aime le rallye. Le garçon a utilisé ses souvenirs (vivaces !) pour tracer une boucle passant par quelques spéciales connues et reconnues, le tout entrecoupé de haltes délicieusement choisies.

Dire que les Cévennes (la région et l'auto !) sont à découvrir de toute urgence est d'une telle banalité que je vais m'abstenir et vous laisser pianoter sur votre PC (ou regarder notre vidéo) pour vous en rendre compte par vous même. Paysages, gastronomie, sites naturels, tout y est pour se concocter un programme pas ennuyeux un brin même lorsqu'il pleut. Mais attention, ne vous formalisez pas sur ce temps exécrable, car une malédiction me frappe personnellement. Depuis plus d'un an, chacune de mes venues sur la région d'Alès est copieusement arrosée. Je prends ça comme une offrande et veut bien admettre que le restant de l'année il y fait beau !

Hemera assistée

En ce qui concerne notre Hemera, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé les courbes audacieuses de ce coupé-break lilliputien qui ne sait que s'attirer la sympathie des gens qu'il croise. Depuis notre essai l'an dernier, l'Hemera a gagné une direction assistée.

Pour l'instant, aucune décision n'a été prise quant à savoir si elle sera installée en série ou disponible en option. Pour l'instant les ingénieurs travaillent toujours à sa mise au point mais d'ores et déjà, on peut dire qu'elle apporte beaucoup à l'auto. Si les premiers kilomètres sont déroutants du fait d'une sensibilité inattendue (elle permet de gagner un tour de volant de butée à butée), elle s'oublie assez rapidement sur les routes tourmentées du coin. On apprécie sa précision, on apprécie également de ne plus avoir les bras endoloris après 20 km de « spéciale » tout en regrettant tout de même la perte du ressenti de la route et du grip disponible. Cette direction va encore être raffinée afin de lui donner un peu plus de consistance au point milieu, histoire de retrouver une meilleure sensation dans le volant et une plus grande précision à haute vitesse ainsi qu'un retour de force parfait. Les clients présents étaient tous très intéressés par ce nouveau dispositif qui apportera un gros plus aux productions de St Christol les Alès.

Tel quelle, l'Hemera est une auto bien équilibrée, précise, difficile à prendre en défaut à la réaccélération (il n'y a que 138 ch) mais toujours survireuse sur les gros freinages et pas très à l'aise sur le rapide, du fait d'un gabarit menu. Elle reste un outil idéal pour la balade rapide à très rapide mais n'est pas une sportive pure et dure.

Toutefois, le prochain chantier déjà en cours est une nouvelle suspension avant, nettement plus aboutie qui doit offrir un comportement irréprochable aux autos. Pour le moment, les PGO pêchent par un manque de débattement à l'avant, ou tout du moins par une trop grande souplesse qui occasionne régulièrement des mises en butée assez costauds. Les prochains amortisseurs encore à l'étude devraient offrir un compromis nettement meilleur, validé par JM Ivens en personne.

Ne reste plus qu'à installer un 1,6l THP à bord pour approcher la perfection, mais là, je m'avance peut être un peu …. quoique.

Le week-end s'est achevé comme un bon Asterix, par un banquet final sans chansons mais avec des rires et des canons (la région est viticole et nous avions terminé de rouler !), notre Hemera prototype et prometteuse est rentrée à l'usine en un seul morceau malgré nos tentatives délibérées pour la mettre en difficulté, et nous sommes repartis avec le sentiment étrange d'avoir bossé un week-end férié et de n'attendre qu'une chose : que cela se reproduise !

PGO est une marque française qui se bat contre une conjoncture difficile avec des produits décalés et aboutis, qui plus est en constante amélioration, ça mérite d'être signalé. C'est à découvrir, encore et toujours.

Visitez le site de PGO pour plus d'informations

Merci à Loic, Marie-Helène et Jean-Marc