Comme son nom l’indique, la principale nouveauté de cette Continental GT réside dans l’implantation d’un V8 à la place d’un W12. Mais rassurez-vous, même s’il est moins puissant, il est très loin d’être ridicule. On aurait pu penser et aimé que ce bloc soit 100 % british mais il faut se faire une raison : cette Continental GT a puisé dans la banque d’organes de chez Audi, notamment sur les S6, S7 et S8. Le 4.0 biturbo développe une puissance de 507 ch à 6 000 tr/min et un couple de 660 Nm entre 1 700 et 5 000 tr/min. Des valeurs peu éloignées de celles du W12 (557 ch, 700 Nm) et qui confirment donc que ce V8 n’a aucune difficulté à la propulser. Au-delà de la puissance, c’est surtout le couple qui impressionne avec une poussée forte et régulière qui permet au moteur de répondre présent à tous les régimes et à la moindre sollicitation. On peut donc conduire tranquillement en profitant des changements imperceptibles des rapports de la boîte à 8 vitesses ou alors augmenter le rythme en optant pour le mode Sport ou les palettes qui s’avèrent finalement très peu pratiques car positionnées trop haut et surtout fixes. C’est justement cette dualité qui surprend car elle apporte une touche de sportivité à la Continental GT qui n’est pas présente sur le W12. Les performances sont dignes d’une supersportive avec une Vmax de 303 km/h et un 0 à 100 km/h abattu en 4,8 secondes Particulièrement agréable à conduire, la Continental GT pêche par une sonorité un peu trop filtrée, notamment en dessous de 3 000 tr/min.
Pour corriger cela, il suffit d’enclencher le mode sport ou d’appuyer fortement sur l’accélérateur.. A partir de ce moment, la sonorité devient très grave, proche de celle des V8 de bateaux ou des vieux blocs américains. L’autre particularité de ce V8 est le fait qu’il bénéficie de la technologie Cylinder On Demand qui désactive la moitié des cylindres lorsque le moteur est moins sollicité. On a donc affaire à la première Bentley 4 cylindres. Grâce à cette technologie, la consommation mixte annoncée par le constructeur de 10,5 l/100 km est donc inférieure de près de 40 % au modèle W12 et il est de même des rejets de CO2, qui atteignent désormais 246 g contre 384 g pour le W12. Un écart important qui n’a aucune répercussion sur le malus puisque toutes les versions des Continental GT doivent en supporter un de 6 000 €. Des résultats qui auraient pu être encore meilleurs mais Bentley n’a pas souhaité implanter le Stop & Start de chez Audi car celui-ci n’était pas assez raffiné ! À noter tout de même que sur notre essai, nous avons enregistré une consommation avoisinant les 19 litres/100 km mais nous devons avouer que nous avons beaucoup sollicité le V8. Comptez donc aux environs de 12 litres pour un usage plus raisonnable.
Bénéficiant d’une transmission intégrale, cette Continental GT ne rencontre aucune difficulté pour supporter le couple du V8. Toutefois, ce qui est le plus frappant est surtout le confort exceptionnel, si bien que les occupants ont l’impression d’être à bord d’un canapé roulant tant la filtration est bonne, même en réglant les suspensions en mode sport. Des configurations dont les changements n’entraînent pas de grosses modifications, d’ailleurs. Toutefois, la Continental GT souffre de quelques mouvements de caisse. Son terrain de prédilection est donc sans aucun doute possible les grands axes. Sur routes sinueuses, elle perd de sa superbe car elle se révèle peu agile et la direction, pourtant précise, manque de remontées d’informations. Le poids important qui avoisine les 2,3 tonnes se ressent fortement, notamment lors des enchaînements de virages où elle est handicapée par une importante inertie. Ne lui en demandons pas trop ! L’autre point fort est le silence de fonctionnement qui permet de rouler longtemps à des vitesses élevées sans aucune fatigue.
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