5. Chine : les constructeurs veulent conquérir le monde
La Chine est un grand pays, mais pas forcément assez grand pour les constructeurs chinois qui voudraient conquérir le reste de la planète. Verrons-nous demain des porte-conteneurs chinois remplis de voitures chinoises débarquer sur nos côtes ? Pas forcément, mais les constructeurs chinois ont de la ressource et pas mal d’ambition.
C’est l’institut Nielsen (société internationale de mesure & analyse des données) qui le dit, le Mexique, le Chili et l’Egypte sont des pays ou l’automobiliste serait le plus à même d’acheter une voiture chinoise. L’Amérique centrale, l’Amérique du Sud et l’Afrique sont des endroits où les constructeurs chinois bénéficieraient du meilleur potentiel de croissance. Ça tombe bien puisque la plupart des marques chinoises rêvent d’exporter leur production. Elles le font d’ailleurs déjà et en 2017, plus d’un million de véhicules ont été exportés de Chine (dont 70 % de voitures particulières).
La Chine exporte
La destination de ces autos est connue, il s’agit de la Russie, de plusieurs pays d’Asie, du Moyen-Orient et l’Europe. Si les timides apparitions de constructeurs chinois (Brilliance, Great Wall, Landwind) dans des salons européens avaient pu faire sourire il y a quelques années, la donne a changé. On pouvait rire à cette époque de véhicule pas adapté au marché européen, à la finition défaillante à la mauvaise qualité des matériaux. Aujourd’hui on se rend compte que les constructeurs chinois ont appris vite et bien auprès de constructeurs européens. Que la qualité de leurs véhicules a bien progressé et que certaines de ces autos pourraient devenir des concurrentes redoutables pour des productions françaises, italiennes, allemandes…
Un marché porteur
Heureusement pour les constructeurs loin de la mer de Chine, la Chine a déjà beaucoup à faire pour son propre marché intérieur. Le plan de développement de l’industrie automobile chinoise prévoit une production de 30 millions de véhicules en 2020 et 35 millions en 2025, ceux-ci seront pour leur plus grande part destinés au marché intérieur. Le plan prévoit aussi une production de véhicules verts de deux millions d’unités d’ici à 2020. Les constructeurs chinois ont du pain sur la planche.
Autos chinoises, bientôt dans nos rues ?
On ne le sait pas forcément, mais il existe des voitures produites en Chine et vendues en Europe. Ça a été le cas de la Honda Jazz de 2015 à 2017, MG propriété de SAIC vend ses autos au Royaume-Uni et obtient un beau succès avec le SUV MG ZS.
Demain le SUV BMW électrique iX3 viendra de Chine. Malgré les échecs de Qoros et Brilliance sur le marché allemand, Borgward (propriété de BAIC Group) y commercialise depuis peu son gros SUV Borgward X7. Et que donneront les ventes des futurs modèles de Lynk & Co (qui eux devraient être produits en Europe) ? Sans se presser, la Chine tisse sa toile. Et surtout, les marques chinoises sont très fortes pour entrer au capital d’un constructeur européen ou prendre le contrôle de celui-ci. Déjà le chinois Dongfeng a pris 12 % du capital de PSA, Geely après être devenu propriétaire de Volvo est entré au capital de Daimler et s’est payé Lotus. Grâce à leur poids financier conséquent, les constructeurs chinois pourraient un jour contrôler une bonne partie du marché automobile mondial.
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