Essai - Tesla Model S75D : que vaut la moins chère des Tesla?
La P100D est la version la plus puissante des Model S mais aussi la plus célèbre en raison de sa puissance et de son autonomie supérieure à 600 km. Mais que vaut l’entrée de gamme, la 75D, qui est la Tesla la plus abordable facturée tout de même plus de 83 000 € ?
Sommaire
Note
de la rédaction
16,5/20
Note
des propriétaires
EN BREF
Modèle d'entrée de gamme
Puissance de 75 Kw/h
A partir de 83 200 € (bonus inclus)
Depuis le début de l’année, il s’est écoulé près de 600 Model S en France. Un chiffre modeste quand on le compare aux 100 000 exemplaires de Renault Clio. Mais quand on observe le marché plus finement, on se rend compte que la performance de la berline américaine est très intéressante car elle s’est plus vendue qu’une Mercedes Classe S, une Audi A8 ou une BMW Série 7. Une belle prouesse.
Aujourd’hui, la gamme de la firme californienne se compose de deux modèles : la berline Model S et le SUV Model X. Arrivera en 2019, une autre berline, plus petite, la Model 3.
Actuellement, la Model S est disponible en trois versions (75D, 100D et P100D). Si les deux dernières brillent par leurs performances et leur autonomie, qu’en est-il de la plus petite ?
Même si la Model S existe depuis maintenant plusieurs années, son design est toujours aussi inhabituel et épuré, notamment la partie avant avec une calandre réduite à la plus simple expression. Malgré des dimensions importantes qui avoisinent les 5 mètres, le profil mise sur la fluidité comme en attestent les poignées de portes escamotables, un détail qui fait toujours son effet.
Si l'extérieur fait preuve d’élégance, l’intérieur pour sa part demeure unique dans la production automobile actuelle avec son immense écran multimédia mesurant 17 pouces soit 47 cm implanté verticalement. Au-delà de sa taille, il a surtout le grand avantage d’être très fluide et réactif avec un fonctionnement identique à une tablette numérique.
En termes de présentation, difficile de faire plus dépouillé. Sur la planche de bord, il y a seulement deux boutons : celui pour ouvrir la boîte à gants et celui pour actionner les feux de détresse. L’impression de modernisme est indéniable, mais cela peut être déstabilisant car toutes les commandes, et notamment la climatisation, passent par l’écran. L’instrumentation est bien évidemment 100 % numérique mais son design est moins agréable que celui d’autres constructeurs premium comme Mercedes ou Audi.
Cette impression de qualité inférieure se retrouve également au niveau des matériaux utilisés. Alors certes, Tesla joue dans l’éthique avec des cuirs "végétaux" ne provenant pas d’animaux, mais leur aspect n’est pas à la hauteur des espérances ni du segment. Tesla doit encore travailler dans ce domaine. En revanche, les plus observateurs auront pour leur part remarqué que certains détails comme les commodos ou les commandes de lève-vitres proviennent du même fournisseur que Mercedes.
Depuis quelques semaines, la Model S profite de la dernière version du software (V9), qui propose une présentation repensée de l'écran mais également de nouvelles fonctionnalités comme par exemple une amélioration de la navigation ou de commandes de climatisation revues.
Bon point concernant les aspects pratiques. Grâce à l’implantation des batteries sous le plancher, la Model S bénéficie d’une excellente habitabilité, pas amputée par un tunnel de transmission malgré la présence de quatre roues motrices. Bonne contenance également pour le coffre arrière avec 744 litres, même s’il manque un peu de hauteur. Il est complété par un autre situé sous le capot avant d’une capacité de 150 litres.
Si certains constructeurs possèdent des gammes particulièrement complexes, ce n’est pas le cas de Tesla. Sur le 75D, une seule finition très riche comprenant notamment la suspension pneumatique, le hayon automatique, l’accès et le démarrage sans clé, le système de précollision, les rétroviseurs chauffants électriques, les projecteurs LED adaptatifs, la navigation avec connectivité gratuite pendant un an, les sièges avant, arrière et le volant chauffants. Seules deux options sont à signaler : le très célèbre Auto Pilot comprenant le régulateur-limiteur de vitesse, la caméra 360° et le stationnement automatique, et surtout permettant, quand la législation l’autorisera, de disposer d’une voiture 100 % autonome dans des délais très courts (5 300 €), ainsi que deux sièges supplémentaires placés dans le coffre et tournés vers l'extérieur (4 200 €). Mais la force du constructeur américain réside dans la possibilité d’augmenter les fonctionnalités de sa voiture grâce à des mises à jour identiques à celles que l’on connait en informatique c'est à dire sans passer par la case garage. A ce jour du jamais vu dans le monde automobile.
Passée cette longue période de présentation, place maintenant aux impressions de conduite. Premier constat, même si cette 75D est la plus « petite » des Tesla, ses accélérations sont tout de même dignes d’une sportive avec un 0 à 100 km/h abattu en 4,4 s. Alors, certes, cela reste moins impressionnant que la P100D qui réalise le même exercice en 2,7 secondes, mais il ne faut pas oublier que cette Model S pèse plus de 2 tonnes. Un poids conséquent certes, heureusement il ne se fait pas trop sentir à la conduite. La remontée d’informations de la direction est relativement artificielle mais le principal défaut provient de l’amortissement trop ferme. Rien à redire quand la route empruntée est en bon état; en revanche, le confort s’altère sur les saignées et autres ralentisseurs. Dommage car le silence à bord contribue grandement au bien être des occupants et le centre de gravité bas annihile tous les mouvements de caisse.
Sans surprise, le savoir-faire de Tesla réside surtout au niveau de l’autonomie. Le constructeur annonce 490 km (NEDC) pour notre 75D, soit 390 km/h en conditions réelles. Sur notre essai, nous avons parcouru 300 km avec une moyenne de 24,7 kW/100 km. Une consommation conséquente mais sans faire de l'éco-conduite. Il faut toutefois noter que la capacité de récupération d’énergie au levé de pied est moins spectaculaire que celle du Jaguar i-Pace. Mais, contrairement à d’autres constructeurs de véhicules électriques, l’autonomie d’une Tesla ne pose pas de problème. En effet, afin de parcourir de longues distances, le constructeur a installé à ses frais depuis plusieurs années de nombreux superchargeurs. En France, ils sont au nombre de 65 et 400 dans toute l’Europe. Depuis quelques jours, pour l’achat d’une Tesla, leur utilisation est gratuite pendant 6 mois. Ce réseau est complété par un autre dénommé « programme de recharge à destination » qui permet grâce à 600 bornes disponibles dans des lieux touristiques, hôtels, etc. de compléter gratuitement la charge de votre véhicule. Aujourd’hui, c’est clairement le point fort de Tesla. Un réseau toujours unique à ce jour. Un vrai plus indéniablement qui enlève presque totalement la peur de la panne sèche.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,97 m
- Largeur : 1,96 m
- Hauteur : 1,43 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : NC / 1792 l
- Boite de vitesse : Auto. à 1 rapport
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : 0 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Mai 2016
* pour la version 75 KWH DUAL MOTOR.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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