Le BMW Z3 M ne serait-il pas un pousse-au-crime raisonnable ?
ESSAI VIDEO - Entrer au chausse-pied le plus gros six-cylindres de l’époque dans la plus petite voiture de la gamme, voici l’idée de BMW au milieu des années 90. Près de trente ans plus tard, la recette est toujours aussi magique.
En 1995, le monde découvrait le roadster BMW Z3 dans le film GoldenEye, avec à son volant James Bond, enfin plutôt Pierce Brosnan. Difficile de trouver meilleure publicité pour mettre en avant cette nouvelle venue au design racé, mais à la mécanique sage.
À son lancement, elle doit se contenter de moteurs à quatre cylindres de 115 et 140 ch, indigne d’une BMW dédiée au « plaisir de conduire ». Toutefois, la marque rectifie le tir en logeant un six cylindres en ligne 2.8 de 192 ch aux performances supérieures et à la sonorité caractéristique de la marque.
Il manque pourtant un soupçon de folie à ce joli roadster, un petit quelque chose qui mettrait le feu aux poudres et qui commencerait par M.
C’est en 1997 que le Z3 badgé M débarque. La recette est aussi simple que radicale puisque les ingénieurs ont choisi d’installer le six cylindres 3.2 (S50B32) de la M3 E36 phase 2. Ce moteur développe 321 ch, catapulte notre petit joujou (seulement 4,02 m de long) à 100 km/h en 5,4 secondes et l’emmène à 250 km/h. Cerise sur le gâteau, on profite de ses envolées lyriques jusqu’à 7 500 tr/min.
BMW ne s’est pas contenté d’installer le plus gros six cylindres disponible au catalogue. Les trains roulants sont revus : voies élargies, suspensions plus fermes, caisse abaissée, jantes de 17 pouces… De magnifiques jantes qui transfigurent la physionomie du roadster, lesquelles sont accompagnées d’un bouclier plus ouvert, d’ouïes latérales spécifiques, de rétroviseurs obus et, clou du spectacle, de quatre sorties d’échappement (ici majorées avec des silencieux inox H&H). Tout indique dans son physique athlétique et les chiffres annoncés que cette belle peut se transformer en bête.
Une bête qui sait se tenir
Avec une fiche technique aussi « riche », ce roadster a de quoi intimider, d’autant qu’il a la réputation d’être un peu « olé olé ». S’installer à bord est pourtant rassurant puisque l’on profite d’une assise basse, et d’un volant bien positionné malgré son absence de réglage.
Dès le démarrage, le moteur indique clairement qu’il est la pièce maîtresse de cette auto. Il émane de l’échappement libéré sur notre modèle d’essai un son rauque, chaleureux et enveloppant. Direction légère, suspension plutôt conciliante : les premiers tours de roues sont réellement faciles, même s'il faut s’habituer à la course ultracourte de l’embrayage.
Seulement, c’est à un rythme plus soutenu et à la campagne que le Z3 M prend toute son ampleur. La première accélération en seconde donne tout de suite le ton, la poussée est franche dès le bas du compte-tour et s’intensifie au fur et à mesure que le moteur grimpe en régime. Jamais brutal, il développe sa force avec engagement et vigueur. Mais c’est passé le cap des 5 500 tr/min que la magie opère le plus. Le regain d’énergie alors insoupçonné s’accompagne d’un son métallique typique des moteurs Motorsport. C’est un véritable régal de profiter de cette santé mécanique qui se répète à chaque montée de rapport.
Des passages de vitesses qui participe également au plaisir puisque la commande est bien guidée, doublée de verrouillages fermes. On aurait toutefois apprécié que cette boîte tire moins long. À l’époque, BMW n’a pas reconduit la transmission à six rapports de la M3 E36 3.2. Ceci dit, cette dernière n'est pas mieux étagée, le dernier rapport étant surmultiplié pour réduire le régime moteur sur autoroute.
Quant au châssis, le caractère scabreux qui lui colle à la peau est bien exagéré. Évidemment, il est préférable d’éviter une sortie de rond-point à fond de seconde sur le mouillé, mais ce Z3 n’a pas pour but de vous envoyer dans le décor, bien au contraire.
Tout d’abord, vous profitez d’un train avant directeur et aux suspensions absorbant bien les irrégularités de la route. Ensuite, le train arrière suit sans rechigner, malgré une tendance à sautiller avec les amortisseurs Bilstein affermis ici présents. Enfin, le freinage semble à la hauteur et l’ensemble est franchement cohérent malgré les 26 ans du bestiau. Il faut aussi préciser que notre modèle profite de pneus Michelin Pilot Sport 5 "tout frais" et de silentblocs neufs. Le grip est de haut niveau, même lorsque la pluie s'en mêle, d'autant que la transmission est assurée par un différentiel autobloquant.
Au volant d’une sportive, les chiffres n’ont finalement que peu d’importance face aux sensations ressenties, et ce Z3 M en est l’un des meilleurs exemples. Bien sûr, les performances sont au rendez-vous, mais c’est la façon dont il les délivre qui importe. Le plaisir est omniprésent, dès les plus bas régimes jusqu’à la zone rouge à 7 500 tr/min. Position de conduite, direction et commande de boîte accompagnent avec bonheur ce moteur qui s’exprime sans modération.
Profitant également d’un coffre suffisant pour un week-end à deux, ce Z3 M s'avère, par ailleurs, tout aussi capable de parader tranquillement que de rouler avec rage.
Le BMW Z3 M aujourd’hui
Avec sa ligne intemporelle qui cache un moteur de course à peine civilisé, inutile de préciser que cette BMW est un collector. Toutefois, sa cote n’a pas explosé pour autant, et s’offrir ce roadster au caractère bien trempé n’a rien d'une folie. Un budget de 30 000/35 000 € permet de s’offrir un modèle en bon état avec environ 150 000 km. La version coupé, encore plus exclusive, voit ses prix prendre de l’altitude avec près de 10 000 € supplémentaires.
Avant de sauter le pas, il convient de vérifier certains éléments comme le système de calage variable Vanos qui peut fuir et engendrer des soucis de ralenti. Mais le point le plus critique se situe au niveau du pont arrière qui peut se détacher de la coque. BMW vend toutefois des fixations renforcées pour y remédier.
Hormis cela, le Z3 M s’entretient (scrupuleusement) comme n’importe quelle auto, et la consommation s’établit aux alentours de 10 ou 11 l/100 km à allure cool. On vous le dit, raisonnable.
Retrouvez les annonces du Bmw Z3 M sur le site de La Centrale.
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Avril 1997
* A titre d'exemple pour la version .
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